La vague de vente de vendredi dernier au petit matin a directement mis de l'argent dans le vert pour beaucoup. La panique s'est répandue, mais cette chute pourrait ne pas avoir pour origine le secteur des crypto-monnaies lui-même.

La véritable incertitude provient de l'autre côté de l'océan Pacifique. Les 18 et 19 décembre, la Banque du Japon tiendra sa dernière réunion de politique monétaire de l'année. Selon Polymarket, la probabilité que la hausse de taux atteigne 0,75 % est déjà de 98 %. C'est le niveau de taux le plus élevé au Japon depuis 30 ans, une décision quasiment acquise.

Pourquoi une décision de la Banque du Japon peut-elle déclencher une réaction sur le marché mondial des cryptos ? La réponse réside dans le marché de l'arbitrage en yen.

Depuis plusieurs années, le coût d'emprunt en yen est proche de zéro, et d'importants capitaux empruntent en yen à très faible coût, convertissent en dollars pour entrer sur le marché des crypto-monnaies et profiter de la différence de taux. Cette stratégie d'arbitrage était autrefois une méthode classique pour faire du profit rapide. Mais une fois que la hausse des taux est effective, les règles du jeu changent radicalement — le coût d'emprunt grimpe en flèche, et ce qui était autrefois une source de gains devient une dette. Les institutions et les gros investisseurs n'ont d'autre choix que de vendre du BTC pour rembourser leurs emprunts en yen.

Ce n'est pas une simple correction de marché, c'est une fermeture totale du robinet de liquidités mondiale. La liquidité bon marché se tarit, les gros capitaux accélèrent leur sortie, et le niveau de soutien du BTC devient virtuellement insignifiant. En regardant l'histoire, lors de la dernière hausse de taux de la Banque du Japon, le BTC a chuté de 12 %. La prochaine vague de dépréciation sera encore plus directe.

La situation actuelle est celle d'une pompe de liquidités qui fonctionne à plein régime : ceux qui partent en avance évitent le risque, tandis que ceux qui prennent la relève pourraient subir des retracements plus profonds. À court terme, ce contexte macroéconomique négatif semble difficile à contrer — la politique est fixée, le marché ne peut que réagir passivement.

Plus la chute est brutale, plus il faut rester vigilant face à l'envie de racheter à tout prix. Quand le risque sera pleinement libéré et que la panique se sera dissipée, se replier pourrait être la décision la plus rationnelle. Préserver son capital, c'est la seule façon d'être prêt pour la prochaine opportunité.